LES ANIMAUX FANTASTIQUES

affiche-les-animaux-fantastiquesFilm de David Yates
Fantastique, aventure
USA, Angleterre – 2016 – 2h13
Avec Eddie Redmayne, Katherine Waterston, Dan Fogler, Alison Sudol, Colin Farrell
Ciné jeunesse – A partir de 10 ans – 2D & 3D

Ce film d’aventure est une course-poursuite haletante dans le New-York des années 1920, richement reconstitué. Drôle, spectaculaire et follement inventif.
Ouest France

Le risque était de se retrouver face à un copier-coller malhabile d’Harry Potter. C’était sous-estimer l’ingéniosité de J. K. Rowling et son inépuisable imagination. L’Anglaise, qui signe ici son premier scénario de film, réinvente tout un monde merveilleux riche et irrésistible.
Le Point

Peuplé de créatures merveilleuses ou terrifiantes et d’effets spéciaux stupéfiants, ce nouveau conte à dormir debout devrait empêcher les Moldus de dormir pendant plusieurs décennies !
Public

SYNOPSIS

1926. Norbert Dragonneau rentre à peine d’un périple à travers le monde où il a répertorié un bestiaire extraordinaire de créatures fantastiques. Il pense faire une courte halte à New York mais une série d’événements et de rencontres inattendues risquent de prolonger son séjour.

CRITIQUE

Le 16 novembre 2001, Harry Potter passait du papier à l’écran. Le début d’une saga iconique qui a engrangé plus de 2 milliards de dollars et contribué à fédérer une communauté de millions de fans fidèles. Pour que la magie se perpétue de génération en génération, J. K. Rowling a fait comme George Lucas avant elle : relancer la machine avec une nouvelle fable, mi-spin-off, mi-prequel lié à l’univers Harry Potter. Et nous voici donc, quinze ans plus tard, jour pour jour, devant Les Animaux fantastiques, à écouter, non sans un certain frisson, le générique si familier composé par John Williams. Les moldus les plus mordus diront que c’est aussi grisant que d’entendre le Star Wars Theme au début du Réveil de la Force. Et ils auront raison.

Le risque était de se retrouver face à un copier-coller malhabile d’Harry Potter. C’était sous-estimer l’ingéniosité de J. K. Rowling et son inépuisable imagination. L’Anglaise, qui signe ici son premier scénario de film, réinvente tout un monde merveilleux riche et irrésistible. En 1926, le magizoologue Norbert Dragonneau (l’acteur oscarisé Eddie Redmayne) débarque à New York. Comme tous les visiteurs étrangers qui veulent mettre un pied dans le pays, le Britannique doit se plier à la froide inspection d’Ellis Island. Ses vêtements fatigués, sa timidité maladive qui lui donne un air singulier, son étrange et remuante valise manquent de lui faire rater l’admission. Une fois dans la ville lumière, sa quête commence.

Avec l’aide de deux sœurs, l’une ex-aurore renvoyée du ministère de la magie, l’autre douée de télépathie et d’un moldu aspirant boulanger, il se lance à la poursuite des créatures rares échappées de sa malle et qui créent de petits dégâts dans le monde des non-magiciens (les No-Maj aux États-Unis) : une amusante taupe addicte aux bijoux pille les boutiques de la ville, une sorte de paresseux invisible (et donc impossible à attraper !) vole les sucettes des enfants et un serpent velu (mais gentil) détruit inconsciemment les maisons de briques new-yorkaises. Au même moment, une force obscure, effrayante et surpuissante, ravage la ville et tue les hommes dans un déluge d’effets spéciaux sophistiqués absolument saisissants. Norbert l’incompris et ses suspicieuses petites bêtes ont tôt fait d’être accusés de ces crimes.

Certains ont lu entre les lignes un message politique qui ferait écho à notre société contemporaine. La très engagée J. K. Rowling n’aurait pas choisi par hasard les années 20 : période où la xénophobie et les inégalités économiques étaient particulièrement fortes, explique, par exemple, le New York Times, qui dresse un parallèle avec la montée du populisme aux États-Unis. La némésis de cette nouvelle saga est en effet d’un autre acabit que Voldemort : là où le mage noir utilisait la peur pour fédérer, Grindelwald use de la séduction. Dans sa jeunesse, il a même réussi à entourlouper le retors Dumbledore.

« Contrairement à Voldemort qui était une brute énervée, ce nouveau méchant est bien plus mortel », explique David Yates, le réalisateur des Animaux fantastiques mais aussi des quatre derniers volets d’Harry Potter. « Il veut conquérir les cœurs et les esprits d’une manière sophistiquée et envoûtante. Il a un pur charisme, une capacité à inspirer, hypnotiser, porter les foules, et à les entraîner vers le plus sombre. » Reste à savoir si Johnny Depp, l’interprète de Grindelwald, réussira à se débarrasser de certaines manies qui lui collent à la peau depuis Pirates des Caraïbes pour apporter une véritable interprétation à ce personnage au fort potentiel.

Magie réussie, donc, pour J. K. Rowling. Faut-il s’en réjouir ou le regretter ? Harry Potter est en passe de devenir une franchise aussi bien huilée que Marvel. La romancière est parvenue – pour l’instant – à y insuffler de la nouveauté, de la surprise, une nouvelle noirceur et un peu de candeur. Le scénario pose les ramifications d’une intrigue dont on a hâte de connaître la suite. À voir si le sortilège tiendra le choc des cinq films.

Mathilde Cesbron – Le Point

SÉANCES

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